💧Le 22 mars, nous célébrons la Journée Mondiale de l’Eau, instaurée par l’Organisation des Nations Unies depuis 1992. Chaque année, cet événement met en lumière un enjeu essentiel autour de l’eau douce. En 2024, le contexte de stress hydrique, de sécheresses répétées et de raréfaction des ressources rend cette journée d’autant plus cruciale. L’occasion de s’interroger sur l’un des leviers les plus sous-exploités en France : le traitement des eaux usées et leur réutilisation.

L’eau une ressource précieuse encore gaspillée
Si l’eau est indispensable à nos vies, elle est aussi extrêmement vulnérable. Agriculture, industrie, consommation domestique… nos usages sont multiples, mais notre capacité à recycler cette ressource reste limitée.
👉 En France, moins de 1% des eaux usées épurées est réutilisé, loin derrière l’Italie et l’Espagne qui en réutilisent entre 8% et 14%, et très loin derrière Singapour (40%) ou Israël (90%).
Ces écarts soulignent un retard structurel dans la manière dont nous concevons le traitement des eaux usées. Pourtant, face à l’augmentation du nombre de sécheresses et la dégradation des nappes phréatiques, la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) ne devrait plus être une option.

Pourquoi réutiliser les eaux usées traitées ?
Le traitement des eaux grises et noires reste contraignant, restrictif et surtout à l’initiative de chacun. Il n’existe à ce jour aucune obligation à ce sujet, et les délais d’instructions moyens ne permettent pas de répondre efficacement à l’urgence de la situation. Par exemple, il faut en moyenne, 1 an d’instruction de dossier pour être autorisé à réutiliser de l’eau traitée pour l’arrosage d’espaces verts.
Le traitement des eaux usées représente un formidable levier pour mieux gérer les ressources. Lorsqu’elles sont correctement traitées, les eaux usées peuvent être réutilisées pour de nombreux usages : arrosage d’espaces verts, nettoyage des voiries, irrigation agricole, voire alimentation des circuits industriels.

Une réglementation à adapter, une mentalité à transformer
Aujourd’hui, le traitement des eaux usées repose essentiellement sur des initiatives volontaires, qu’elles soient portées par des collectivités, des entreprises ou des particuliers.
Cette semaine, la Première ministre Elisabeth Borne doit annoncer le plan eau du gouvernement*, soit une cinquantaine de nouvelles mesures permettant de réaliser 10% d’économie d’eau d’ici à 2030, puis 30% d’ici à 2050.

Nous attendons cette annonce avec impatience !

*PS : Après la publication de cet article, le Gouvernement a publié son plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau.